Excellence Monsieur le Président de la République,
Je me permets de vous adresser cette lettre en tant que fils de cette terre, témoin direct des réalités vécues par la jeunesse locale, et porte-voix volontaire de leurs attentes.
Cette lettre est la mienne, mais elle traduit les espoirs, les frustrations, les revendications légitimes d’une jeunesse qui ne demande qu’à contribuer au développement de sa propre localité.
Avec le départ de la Guinée Alumina Corporation (GAC), nous gardons le souvenir amer d’un passage marqué par le non-respect des engagements pris envers les communautés locales. Trop de jeunes sont restés à l’écart. Trop de promesses sont restées lettres mortes.
Aujourd’hui, alors que l’État, à travers NIMBA MINING COMPANY S.A., s’apprête à relancer ce projet, je m’adresse à vous avec sincérité et conviction, pour que les erreurs du passé ne se répètent pas.
Je plaide pour que la jeunesse locale soit pleinement intégrée et considérée comme un partenaire à part entière, et non comme une simple ressource à utiliser selon les besoins.
Les domaines d’implication prioritaires :
1. Relations communautaires
Qui mieux que nous, issus de ces communautés, pour comprendre leurs réalités, leurs codes et leurs attentes ?
La présence de jeunes locaux dans les équipes de relations communautaires permettrait une communication plus authentique, fluide et respectueuse, renforçant la confiance et la coopération.
2. Ressources humaines
Il est temps de mettre fin à l’exclusion.
Les jeunes du terroir doivent avoir leur mot à dire dans les processus de recrutement, afin d’assurer transparence, équité et reconnaissance des compétences locales. Trop souvent, ces compétences ont été ignorées au profit de profils extérieurs.
3. Environnement
Nous connaissons nos terres, nos forêts, nos rivières, nos zones sacrées.
Nous devons pouvoir participer à la surveillance environnementale, à la proposition de solutions durables, et à la protection des équilibres naturels qui conditionnent notre avenir.
Je n’écris pas cette lettre par colère, mais par espoir. Je suis convaincu que si ce message vous parvient, Excellence Monsieur le Président de la République, Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, alors un changement est possible.
Un changement juste, inclusif et durable.
La jeunesse locale ne demande pas de privilèges. Elle demande une place légitime, une place active dans un projet qui se construit sur ses terres et autour de ses vies.
Je vous remercie sincèrement pour l’attention que vous porterez à ce message, et pour tout soutien que vous pourrez apporter à cette démarche de justice et d’équité territoriale.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
Salif Keïta, Citoyen engagé pour sa communauté

